jeudi 3 janvier 2019

2019 - En attendant la fin du monde

Pendant que les océans et l'ensemble des organismes vivants se gorgent de plastique. Pendant que les nappes phréatiques sont privatisées en France comme ailleurs par Nestlé. Pendant que la bio diversité est anéantie progressivement par l'homme et que l'on se demande où sont passés les coccinelles, les abeilles ou les papillons de notre enfance, moi je continue de faire des livres.
Ça paraît bien dérisoire mais qu'est-ce que je sais faire d'autre ?

- Ainsi, le changement climatique et le rejet des plus faibles, des plus démunis est au centre du conte Cœur de Givre, avec au dessin Yuko Fuskushima. J'ai fini de l'écrire. A venir chez Delcourt Jeunesse, probablement en 2020.

- Toujours chez Delcourt Jeunesse, Le Silence est d'Ombre sortira lui aussi en 2020 avec Sanoe au dessin. La thématique de la guerre et de la violence du monde résonnera avec le propos développé dans Cœur de Givre. J'ai écrit 16 pages et je m'y remets au premier trimestre là...

- Last but not least, Jeannot dessiné par Carole Maurel, sortira chez le même éditeur certainement fin 2019. Il s'agit d'une histoire plus intime sur la question du deuil et de la folie. On y fera la connaissance d'un vieil excentrique misanthrope qui a le pouvoir de communiquer avec les plantes et on y retrouvera de vieilles connaissances telles que Chaussette, Dagobert ou Merlin...
J'ai fini de l'écrire et j'espère qu'il plaira autant aux lecteurs qu'à moi...



- Professeur Goupil dessiné par Anne Montel, continue son chemin chez Little Urban avec la sortie d'un tome 3 en mai (écrit et dessiné depuis longtemps) et l'écriture d'un tome 4 qui commence cette semaine.
Après avoir compris que le bonheur ne vaut que s'il est partagé (tome 1) et qu'avec une amoureuse c'est encore mieux (tome 2) Goupil découvrira la richesse du monde qui nous tend les bras quand on se donne la peine d'aller à sa rencontre. Quant au tome 4, il abordera la parentalité.

- Autre projet et non des moindres, Le Temps des Mitaines bascule chez Dargaud qui en a racheté les droits. Je ne devrais pas trop tarder à me lancer dans l'écriture d'un tome 3 et d'un tome 4 que j'ai déjà bien en tête. Grand plaisir de retrouver Athur, Kitsu, Pélagie, Willo, Gonzague et tous les autres... On va pouvoir remaquetter les deux livres existants, y ajouter des bonus... ça va être super !

Sinon, Anne Montel travaille sur le Tome 1/3 de Miss Charity (adapté du roman de Marie Aude Murail à l'Ecole des Loisirs) chez Rue de Sèvres que j'ai fini d'écrire l'année dernière et nos Chroniques de l'Île Perdue sont toujours en vente dans les bonnes librairies.
Je vous laisse avec la critique toute en # et en @, de Branchés Culture,  de ce livre dont nous sommes très fiers : 
Une île pour ramener par vagues les fêlures de l'enfance ~
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Pas de répit, on repart pour le pays où #cauchemar et #rêve se côtoient. Une île perdue qu'animent @shaforenpome et @ahurie en ne laissant rien au hasard et en y créant une résurgence de l'#enfance et des failles qui laissent des traces.
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À la faveur d'un naufrage, les auteurs mélangent en milieu hostile des drôles de personnages: humains, anthropomorphes (des #chats tout mignons et innocents), #doudous et autres jouets pas forcément aussi bienveillants que dans #toystory, imposants totems (comme sur l' #iledepaques ) et autres effrayants loups maléfiques. ~
Un monde dans lequel on retrouve son chemin ou on se perd, ne sachant plus d'où l'on vient. Un livre qui fait parler de manière onirique les peurs et les plaies que les enfants cachent ou n'expriment pas.
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Un sujet difficile transformé en grande #aventure #fantastique sans pathos mais mettant des mots de #fiction sur des maux réels. De manière initiatique, poétique mais sachant frapper les esprits pour éviter les naïveté Bisounours et y répercuter la #violence symbolique mais pas que.
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C'est très fort ce qu'ont réussi Clément et Montel dans un univers complètement incarné et foisonnant de bonnes idées pour trouver tous les publics. Marquant !


Et sinon, j'ai envie de continuer à écrire pour Taleming parce que c'est original comme projet et je suis heureux de constater que je suis, d'une manière générale, gorgé de désirs créatifs.
Le métier de scénariste est compliqué. Il faut garder l'envie, survivre au manque de désir des autres (éditeur, dessinateur), ne pas devenir un mercenaire, être sûr qu'on a toujours quelque chose à dire. Accepter l'idée qu'une envie profonde de collaboration n'aboutisse pas tout de suite entre la gestation d'une histoire, les plannings qui s'entrechoquent et la vie au dehors qui est là et bien là. Jongler entre ses jobs et la vie de famille est finalement l'art le plus délicat qu'il soit :)
See you.